Le Mobile 2.0 : la localisation, vedette des applications mobiles ?
Compte rendu de cette table-ronde du Mobile 2.0, animée par Ludovic Privat, cofondateur de GPS Business News.com. Elle réunissait : Romain Ehrhard, cofondateur de Dismoiou ; Julien Laz, CEO de Cityzeum ; Thomas Landspurg, fondateur de 8motions.com ; Serge Bussat, VP Consumer & Wireless Sales Europe chez Navteq et Julien Oudart, Directeurs Ventes et Marketing de Sofialys.
Le contexte : Aux Etats-Unis, grâce à Google Maps, Google devance les autres acteurs dans la recherche d’informations locales. 2009 a apporté une grande nouveauté : pour la première fois dans l’histoire du Mobile, on a avec l’iPhone, la plateforme et les applications de géo-localisation. La tendance est à la personnalisation de ces applications afin d’offrir des services plus proches des besoins de chaque consommateur.
Le consommateur, justement, où en est-il dans sa perception de la notion de localisation ? Il n’est plus nécessaire aujourd’hui de l’éduquer sur le sujet : "non, si j’indique ma position, je ne serai pas suivi à la trace dans tous mes déplacements par une entité supérieure contre laquelle je serai sans défense". Les peurs ont disparu, à tel point que le consommateur de comprend pas qu’on soit encore obligé de saisir une adresse. La demande est là, les consommateurs sont même prêts à payer. Il n’en reste pas moins que les applications gratuites, les forfaits incluant la data gratuite permettent de développer les usages.
La navigation gratuite : Elle arrive aux Etats-Unis avec pour conséquence un changement pour l’industrie et la chaîne de valeur du marché du Mobile : qui va payer quoi ? La navigation gratuite sera bientôt possible en Europe, alors, si demain les Google, Nokia & Co ne gagnent plus d’argent, que se passera-t-il ? Les acteurs doivent désormais se concentrer sur les services à valeur ajoutée, ce qui sera un bénéfice pour les consommateurs.
Les modèles économiques possibles : La publicité ; l’affiliation ; la mise en relation (par exemple, une application de tourisme permettant de mettre en relation avec un restaurateur) qui marche bien sur le Web et devrait obtenir les mêmes résultats sur le Mobile ; la logique de buzz ? Pour Romain Ehrhard (cofondateur de Dismoiou), la publicité traditionnelle ne peut probablement pas survivre sur le Mobile. Selon lui, s’il est difficile de trouver un modèle économique, c’est aussi parce qu’on le cherche à partir d’un modèle qui se cherche encore : le Web, pas encore rentable.
Vivre autrement la pub : Une solution résiderait-elle du côté de l'apprentissage des consommateurs ? S’ils apprenaient à mieux utiliser la publicité, à ne plus la vivre comme une intrusion mais au contraire, comme une opportunité de consommer mieux, localement ? Ou encore, du côté des petits commerces de quartier (boulangers, bouchers, etc.) qui n’ont jamais fait de publicité et qui verraient dans ces services de localisation une occasion de s’y mettre ? Ce qui est clair, c’est que les annonceurs veulent un retour sur leurs investissements publicitaires. Alors, entre de la pub via sa présence sur PagesJaunes.fr (200 €/an, zéro retour) ou des remontées Google, ils font leur choix : ils sont prêts à payer pour mieux.
Applications gratuites + services à valeur ajoutée payants : Le modèle de l’utilisateur final payant ses applications de navigation est en train de vivre ses derniers jours. Les acteurs misent davantage sur des applications gratuites auxquelles on ajoute des services à valeur ajoutée payants : service de base, service premium. Il s’agirait également d’offrir des services à différents segments de consommateurs, de cibler ceux qui sont disposés à payer ces services là.
