Christophe Lauer (Microsoft) nous éclaire sur les annonces produits lors de la conférence PDC 2008.
Christophe Lauer (Microsoft), bien connu des blogueurs par son blog et son twitter inarétable, répond longuement à mes questions autour des récentes annonces majeures de Microsoft. A lire jusqu'au bout car cela donne un bon éclairage sur les enjeux de Microsoft pour les années à venir.
Christophe, tout d’abord peux tu me parler de tes nouvelles responsabilités au sein de MS ?
Merci de commencer avec une question facile pour le warm-up ;) Depuis le mois de juillet, j’ai pris un nouveau rôle et de nouvelles responsabilités pour commencer ma huitième année chez Microsoft France. Je suis en charge des relations avec les Agences Interactives.
De façon simple, c’est un job qui comporte deux facettes principales : la première consiste à tisser des liens puis à faire vivre la relation entre Microsoft et les Agences Interactives. Ceci recouvre plusieurs aspects parmi lesquels animer des séminaires et des conférences, produire du contenu « online » pertinent pour les agences, autant pour les profils de décideurs techniques (j’ai un passé de sept années entant qu’évangéliste technique chez Microsoft France, et avant ça une petite dizaine d’années en tant que développeur/chef de projet en SSII) que pour des profils de décideurs business.
L’autre facette du job est celle d’un rôle de « business development » dans laquelle j’ai pour objectif de développer le volume d’affaires que ces partenaires Agences Interactives vont faire en utilisant une ou plusieurs des technologies de la vaste plate-forme Microsoft. Ceci suppose d’aider les agences à monter des propositions comportant des technologies Microsoft, leur permettre le cas échéant de se former rapidement, et apporter de l’aide et de l’assistance, pas uniquement sous l’angle technique.
Pour continuer avec quelques anglicismes, je dirais en synthèse que c’est un rôle d’account management auprès de partenaires de type Agences Interactives avec un objectif de Business Development. Simple, non ? ;)
La semaine dernière a eu lieu la conférence PDC2008 destinée aux développeurs , quels y sont les annonces majeures ?
L’annonce principale porte autour de la plate-forme de Cloud Computing de Microsoft qui porte le nom de « Windows Azure ». Les deux heures de la session plénière d’introduction ont donc consisté à exposer à l’audience présente, ainsi qu’à celles et ceux qui suivaient – tout comme moi – l’évènement à distance via une retransmission publique en streaming, le positionnement et les objectifs à long terme visés par l’équipe qui travaille depuis quelques années à ce que nous avons pu découvrir. Ray Ozzie, Chief Software Architecte de Microsoft Corp qui a pris à ce poste la relève de Bill Gates, et Bob Muglia, Senior VP Server and Tools, ont comparé la portée de ces annonces à celles qui avaient eu lieu en 1992 alors que Microsoft levait le voile sur « Windows NT », cette révolution qui a l’époque à permis à Microsoft d’entrer dans les salles machine et les infrastructures serveur, et de ne plus être cantonné sur le poste de travail et limité à des utilisations de type bureautique.
Si je peux ajouter un commentaire personnel, il est intéressant de rappeler qu’à l’époque « Windows NT » ce futur Système d’Exploitation serveur pour Entreprises était un petit challenger face à la référence établie qu’était Unix, il y a une quinzaine d’années.
Aujourd’hui, si le « paradigm shift » est comparable, le contexte ne l’est pas car nous nous trouvons à mon sens en position d’avoir l’offre la plus complète et la plus vaste, en l’absence d’un concurrent déjà clairement établi sur ce secteur. C’est une grosse différence.
Au-delà de ces annonces qui sont à mon sens les plus importantes, il y a eu aussi plusieurs d’autres annonces concernant la prochaine version de Office, dont le nom de code est « Office 14 » et qui apportera des applications Web en ligne en complément des applications Office « classiques », permettant de créer, modifier et partager en ligne des documents en ligne : « Office Web Companion ». Aussi et surtout, et vous en avez déjà certainement entendu parler : nous avons présenté les premières démos sur une version pré-Bêta de Windows 7, le futur remplaçant de Windows Vista, qui s’attachera en premier lieu à faire oublier les mauvais souvenirs des expériences de Vista des premiers jours.
On parle beaucoup de « cloud computing », Microsoft viens de
présenter Windows Azure. Peux tu nous expliquer le cloud computing pour
les nuls et ce qu’apporte Azure ?
Sans vouloir entrer dans les détails techniques, ou plutôt que de
prétendre que je pourrais vous en donner, je préfère expliquer
simplement que cette plate-forme de « Cloud Computing » comporte trois
types de services, et est l’incarnation parfaite de la stratégie
Software + Services (S+S) sur laquelle nous communiquons depuis
plusieurs mois.
Ce que nous appelons services représente en fait trois grand types de services :
- Premièrement les « Building Blocks » que l’on peut voir comme des
composants logiciels, exposant des APIs et qu’un développeur pourra
utiliser dans ses applications. Ceci regroupe des services de stockage,
de données avec SQL Services, d’exécution de code et d’applications
avec .NET Services, etc.
- En second lieu, il s’agit de « Services finis », soit des
applications ou des services internet « prêts à l’emploi » comme par
exemple un service de CRM en ligne, ou bien encore des serveurs tels
que Exchange ou Sharepoint, en version hébergée sur les datacenters de
Microsoft, et commercialisés sur un modèle à la consommation.
- Enfin, en troisième et dernier lieu sous la forme de « Companion
Services », qui sont des services hébergés qui peuvent optionnellement
compléter et apporter de nouvelles capacités à d’autres produits
Microsoft. L’exemple le plus parlant de « Companion service » est celui
nommé « Exchange Services » : il s’agit de capitaliser et de fournir à
nos clients tout le savoir faire et l’expérience de Microsoft sur le
filtrage anti-SPAM et anti-virus, expérience acquise en opérant depuis
des années les Datacenters qui font tourner notre messagerie gratuite
Hotmail, et mettre ceci à disposition de nos clients qui disposent de
serveurs de Messagerie et de Collaboration Exchange sur leurs propres
infrastructures, afin qu’ils puissent bénéficier facilement de notre
savoir faire et expérience anti-SPAM pour leur messagerie d’Entreprise.
Dans notre vision stratégique « S+S », nos clients ont le choix entre
acquérir des licences et exécuter ces services sur leurs propres
serveurs, ou bien sur des serveurs opérés par Microsoft. C’est
cette dernière possibilité qui représente cette plate-forme de « Cloud
Computing ». Les bénéfices pour le client final sont très faciles à
comprendre : Système, OS, applications sont redondants, monitorés,
gérés, sauvegardées par Microsoft, qui du fait garantit une
disponibilité de type 24x7 de ces applications et services, avec le
niveau de sécurité et de protection de données qu’on est en droit
d’attendre d’une telle plate-forme. Un capacité à pouvoir ajouter
rapidement et très simplement (pensez « presse bouton ») ajouter des
ressources, ajouter des serveurs au fur et à mesure de l’augmentation
du traffic et du succès sur les applications et services web concernés
(Imaginez que votre business consiste à vendre des bouquets de fleur en
ligne, vous avez quelques gros pics de traffic à encaisser
ponctuellement pour les fêtes de fin d’année, et fêtes des mères, par
exemple)
Dernière question : pourquoi aujourd’hui les start-up et web agency font-elle plus confiance aux technos de MS ?
Hmmm… Question piège non ? Je pense qu’il n’y a pas une réponse unique
mais que c’est le résultat globalement du « travail » de Microsoft
depuis plusieurs années : un travail qui nous permet aujourd’hui
plus que jamais de disposer de la plate-forme la plus riche, la plus
vaste et aussi la plus cohérente du marché.
Imaginez que entre l’application RIA en Silverlight qui s’exécute dans
les 4,6 Mo du plug-in du navigateur et votre application « serveur »
qui peut potentiellement tourner sur une centaine de machine de Windows
Azure, le développeur programme l’une ou l’autre de la même façon, en
.NET, avec les mêmes langages et le même outil Visual Studio.
Mais c’est sans doute aussi en partie grâce aux travaux faits ces
dernières années en faveur de l’interopérabilité et des respects des
standards. Ou encore peut être est-ce parce que au-delà de la
plate-forme de développement pure nous pouvons aussi proposer un
portail à grand succès avec MSN, un Messenger qui dans sa dernière
version prend pied dans le domaine des réseaux sociaux avec les feeds,
et qui est en France fort de quelques 22 millions d’utilisateurs, de
solutions de monétisation en ligne avec Microsoft Advertising
Solutions, ou encore du « In Game Advertising » avec Massive, etc… ce
qui permet d’imaginer des dispositifs multi-formats et multi-canaux
couvrant un spectre très large, avec pourtant un interlocuteur unique,
ce qui est un avantage certain.