4 ans que l'on attendait cela : Parti hier en tout début d'après-midi de Lorient, son port d'attache, Pierre-Yves Lautrou a rejoint Saint-Malo jeudi, le Class40 aux couleurs de l'Express - Trépia est bien dans le bassin Vauban.
Le bateau va rester amarré jusqu'au départ de La Route du Rhum - Destination Guadeloupe programmé, rappelons-le, le dimanche 2 novembre à 14 heures. C'est évidemment avec une émotion que le marin-journaliste est arrivé devant le port de la cité Corsaire. Et pour cause, il y a quatre ans, abordé par un chalutier au large du cap Fréhel, il n'avait pu y parvenir et avait vu son rêve de participer à la reine des transats en solitaire s'envoler. Autant dire qu'aujourd'hui, l'étape est importante et lourde de sens pour celui que l'on surnomme PYL.
Vous avez justement effectué ce convoyage de 250 milles entre Lorient et Saint-Malo avec Tanguy Leglatin, votre entraineur et ami, qui était avec vous lors de l'accident il y a quatre ans…
« Oui, et c'était important pour tous les deux car le traumatisme a été réel. Faire ce parcours ensemble aujourd'hui a été une sorte de thérapie de groupe (rires) ! Le passage du cap Fréhel tout à l'heure, a été intense même s'il a été bien différent d'il y a quatre ans parce qu'il faisait jour et que les conditions météo n'étaient pas non plus similaires. Il n'empêche que pour moi, ça a été quelque chose. Nous n'avons rien prévu pour fêter ça mais je sais que notre entourage va s'en charger ce soir. »
Quel est votre programme dans l'immédiat ?
« Demain, nous allons bricoler un peu, faire un check-up complet du bateau et transmettre la job-list au préparateur même s'il n'a pas grand-chose à revoir car le convoyage, qui a débuté au moteur et qui s'est déroulé dans une quinzaine de nœuds de vent à partir de la pointe Bretagne, s'est bien passé. D'ailleurs, nous en avons profité pour travailler, essayer l'ensemble de la garde-robe du bateau excepté le spi medium, régler le mât, faire les marques sur les bosses de ris… En somme, nous avons fait plein de petits tests, ce qui est bien car depuis l'arrivée du nouvel espar, nous n'avions effectué qu'une seule sortie, lundi. De plus, c'était sympa car nous sommes restés bord à bord quasiment tout du long avec deux autres bateaux Lorientais, Matouba de Pierre Brasseur et Guadeloupe Grand Large 1001 piles batteries de Nicolas Thomas. Reste que j'ai aussi essayé de dormir pas mal car avec tout ce qui s'est passé ces dernières semaines et à cause de la pression qui s'évacue petit à petit, je suis un peu K.O. et je dois me reposer un peu. »