Pierre-Yves Lautrou et Thomas Ruyant ont franchi la ligne d'arrivée de la 4e édition de la Normandy Channel Race en troisième position, au large de Ouistreham.
Une très belle performance pour le tandem de L'Express - Trepia qui a joué aux avant-postes tout au long des 940 milles du parcours en Manche, en Mer Celtique et en Mer d'Irlande, et qui a parfaitement joué, hier soir, dans les courants du raz Blanchard, réussissant ainsi à accrocher le podium.
Le marin-journaliste a effectivement de quoi être satisfait car il disputait, cette semaine, sa première course au large à la barre de L'Express – Trepia, un class40 de dernière génération, un Pogo 40S3 dont les performances s'annoncent prometteuses. « Je ne le connaissais pas en conditions de course et je n'avais encore jamais passé de nuit à bord. Tout était donc bon à prendre pendant ces cinq jours de mer. Un constat : il est très exigeant physiquement. Ca tape, il faut matosser… tout est un peu dur parce que bateau n'offre aucun compromis. Cela veut dire qu'il faut être en forme pour le mener correctement. Lors de cette épreuve, nous avons pu le tester à toutes les allures et dans des types de temps très variés. Je suis vraiment content » a ajouté PYL, avouant par ailleurs s'être fait une petite frayeur lors de la descente depuis le phare de Tuskar, au sud de l'Irlande. « Sur cette portion du parcours, nous avons commis une grosse erreur en gardant plein le ballast arrière sous le vent. Du coup, nous nous sommes faits remontés par une partie de la flotte au portant avant de nous rendre compte de notre bêtise » a t-il précisé, rassuré cependant que cela n'ait rien eu à voir avec les performances de sa monture. « Preuve que quand on est cramé, on manque parfois de lucidité...
Un tournoi de poker en plusieurs manches
C'est un fait, cette édition 2014 de la Normandy Channel Race aura mis les nerfs des marins à rude épreuve, les obligeant à puiser dans leurs réserves et à aller au bout d'eux-mêmes. Pierre-Yves, qui l'a pourtant disputée à deux reprises dans le passé, le reconnait, c'est franchement exténué qu'il arrive à Caen. « Ce n'était jamais fini, au sens absolument littéral du terme. Il y avait tellement de passages à niveaux et de coups fourrés que même en étant dixième, la victoire restait jouable jusqu'au dernier moment. Cette course est d'ailleurs magique pour ça. Par contre, elle est épuisante, surtout à partir du moment où on sait qu'on joue les premiers rôles. Il n'est pas question de lâcher » a indiqué le skipper, globalement impressionné par son équipier, Thomas Ruyant, et notamment par sa gniac et sa méthodologie. « Naviguer avec lui a, pour moi, été une vraie leçon. Il a vraiment fait un truc top et n'a pas ménagé sa peine. D'ailleurs, la troisième place, c'est grâce à lui. Dans le raz Blanchard, il nous a parfaitement guidés dans les veines de courants. Cela nous a permis de passer devant Team Work, et de monter sur la troisième marche du podium. C'est génial » a conclu le marin-journaliste qui, après un peu de repos bien mérité, mettra le cap sur Paris, pour des rencontres avec ses partenaires. Dans le même temps, Thomas Ruyant effectuera le convoyage de l'Express – Trepia jusqu'à Lorient. Lorient ou PYL participera à un stage d'entraînement dans huit jours avant de se présenter au départ du Record SNSM. En solitaire cette fois.
Classement : 1. GDF SUEZ (Sébastien Rogues et Bertrand Castelnérac) à 9h28'30'', 2. Groupement Flo (Brieuc Maisonneuve et Rémi Aubrun) à 9h51'27'' ; 3. L'Express – Trepia (Pierre-Yves Lautrou et Thomas Ruyant) à 10h49'33. ‘ ; 4. ERDF - Des pieds et des mains (Damien Seguin et Jeanne Grégoire) à 11h09'00'' ; 5. Team Work (Bertrand Delesne et David Raison) à 11h10'08''. (17 inscrits)